Bouche du métro Palais-Royal-Musée du Louvre
(Place Colette, Jean-Michel Othoniel, 2000)
Le "Kiosque des noctambules" est composé de deux coupoles serties de perles de verre, reposant sur des piliers en fonte d'aluminum. L'auteur Jean-Michel Othoniel se sert du verre soufflé comme d’une palette multicolore nourrissant une œuvre opulente et baroque.
11- Galerie Colbert, 6 rue des Petits-Champs ou 2 rue Vivienne, 2è
(métro Bourse, Pyramides) (tel. 01 47 03 81 10, galerie ouverte 10.00-18.00 sauf dimanche)
Typiques de la première moitié du 19è siècle, les passages couverts bordés de boutiques protégeaient de la pluie et des chevaux à une époque où les trottoirs n'existaient pas. Bâtie en 1826 par une compagnie de spéculateurs alléchés par le succès de la galerie Vivienne, la galerie Colbert a été détruite et reconstruite à l'identique dans les années 1980 pour le compte de la Bibliothèque nationale. En effet, la boutique Colbert met en vente les cartes postales, les affiches, les livres édités par la "BN" à partir de ses collections. Le département des Arts du spectacle y expose des maquettes et des costumes. Autour de l'élégante rotonde, des expositions temporaires présentent des photographies ou des estampes de la Bibliothèque voisine. Le Grand Café Colbert a lui aussi été rénové dans son esprit initial 1900. (Juste à côté (rue Vivienne), se trouve la...)
Galerie Vivienne, 4 rue des petits champs, 6 rue Vivienne, 5 rue de la Banque, 2è
(métro Bourse, Pyramides)
Edifié en 1823, c'est un élégant passage couvert encore aujourd'hui bordé de boutiques de mode. Au n° 13, l'escalier monumental est celui de l'ancienne demeure de Vidocq, bagnard puis chef d'une brigade de police formée d'anciens malfaiteurs.
Basilique Notre-Dame des Victoires, Place des Petits-Pères, 2è
(métro Bourse, Sentier) (tél. 01 42 60 96 71)
Construite entre 1629 et 1740, son nom provient de la victoire de Richelieu sur les protestants lors de la prise de La Rochelle en 1628. L'église est le seul vestige d'un couvent de moines Augustins, que l'on surnommait familièrement les Petits Pères. Après leur expulsion par la Révolution, les bâtiments furent démolis en 1859.
12- Place des Victoires
(métro Bourse, Sentier)
(architecte Jules Hardouin-Mansart, 1685)
Aux 16è et 17è siècle les rois de France laissèrent leur empreinte sur la ville par l'aménagement de places géométriques servant d'écrin à leur statue équestre. Celle de la place des Victoires a été réalisée par un habile courtisan à l'occasion de la victoire de Louis XIV à Nimègues en 1678. François d'Aubusson, duc de la Feuillade commanda en effet une statue du roi en manteau de sacre, couronné par la victoire et écrasant un monstre à trois têtes symbolisant les puissances vaincues de la Triple-Alliance. Pour faire construire une nouvelle place, il acheta un hôtel ; également soucieuse de faire sa cour au roi, la Ville de Paris expropria diverses maisons voisines. Jules Hardouin-Mansart construisit la place en 1685 comme un écrin : les maisons étaient homogènes, les rues aboutissant à la place ne devaient pas se trouver dans le prolongement d'une autre, afin de magnifier la statue se détachant sur les façades. 4 fanaux brûlaient continuellement pour accroître le caractère sacré de la place triomphale. La statue fut envoyée à la fonte par la Révolution. Sur le socle, Napoléon fit ériger une statue à la gloire d'un de ses généraux, représenté nu à l'antique. Des palissades furent alors dressées pour cacher l'impudique statue qui partit à la fonte en 1816. La statue actuelle date de 1822. L'harmonie et l'homogénéité des façades furent perdues au 19è siècle au fur et à mesure de la reconstruction des immeubles et de l'élargissement des rues. Le principal éventrement fut occasionné par le percement de la rue Etienne Marcel en 1884, qui fit perdre à la place son caractère fermé. La place réserve aujourd'hui son décor triomphal à de nombreuses boutiques élégantes de mode.
Les Halles
Le parcours prend la suite de l'itinéraire du 2ème arrondissement (Bourse, Sentier, Montorgueil).
Les Halles sont le "ventre de Paris" depuis le Moyen Âge. Cette fonction de marché s'oppose depuis huit siècles au pouvoir politique de la Cité et à l'autorité intellectuelle du quartier latin. En 1851, Napoléon III commanda à l'architecte Baltard des pavillons de fer en forme de "parapluie" pour abriter le marché de gros de la capitale. En 1962-1969, la vétusté et l'encombrement du marché provoqua son transfert à Rungis, à 15 km au sud de Paris, et les 10 pavillons furent détruits, malgré les protestations des spécialistes et de l'opinion. C'est d'ailleurs à partir de cette destruction que l'on commença à porter davantage d'attention au patrimoine industriel du 19è siècle : la gare d'Orsay lui doit en grande partie sa conservation. Un des pavillons de Baltard est visible à Nogent-sur-Marne. Pendant dix ans le trou des Halles resta béant, faisant l'objet de multiples projets souvent futuristes, tandis que se construisait l'immense station de RER Châtelet-les Halles et une "taupinière à voiture" qui permet de traverser le quartier par en dessous. En 1979 fut finalement construit le Forum des Halles qui poursuit aujourd'hui la tradition commerçante du quartier.
13- La fontaine des Innocents, place Jean du Bellay
(métro Châtelet-Les Halles)
Portant le nom d'une église voisine, le cimetière des Innocents était situé ici depuis l'époque gallo-romaine. En 1186, pour séparer le cimetière du marché des Halles, Philippe Auguste fit construire une muraille tout autour. Elle fut doublée plus tard par une galerie de cloître à arcades et à voûte d'ogive. Du 12è au 18è siècle, ce fut le principal cimetière de Paris pour les paroisses ne possédant pas de cimetière et pour l'hôpital de l'Hôtel-Dieu. Les riches familles s'offraient des sépultures tandis que les ossements provenant des fosses communes étaient entassés dans les combles des galeries. Lorsqu'il fut supprimé en 1786, les restes des 2 millions de corps furent transférés dans d'anciennes carrières devenues les catacombes de Denfert-Rochereau (14è arrondissement). Occupé d'abord par un marché, l'espace fut transformé en square en 1858. Créée en 1549, c'est la seule fontaine de type Renaissance de Paris. Sculptée de nymphes par Jean Goujon, elle était alors adossée au cimetière des Innocents. En 1788, après le transfert du cimetière, elle fut déplacée au centre de la nouvelle place et Pajou lui adjoint une quatrième face.
Au niveau du n° 11 de la rue de la Ferronnerie, un tracé au sol indique l'emplacement de la voiture d'Henri IV lorsque le roi fut assassiné le 14 mai 1610. La densité de la foule et des charrettes des marchands des Halles permit à Ravaillac de s'approcher suffisamment.
14- Le Forum des Halles
(métro Châtelet-Les Halles)
(architectes Claude Vasconi et Georges Pencréac'h, 1979)
Depuis les années 1980, le faisceau des trois lignes de RER s'arrêtant aux Halles fait du Forum une importante porte d'entrée dans Paris. Cette vaste galerie marchande construite en 1979 sur quatre niveaux est le cadre d'une animation permanente de flâneurs, de badauds, de consommateurs… Les architectes ont voulu "rendre partout présente la lumière solaire par des verrières disposées en cascades". En même temps, les verrières sont visibles par leurs structures en aluminium peint en blanc. La place basse, ornée du Pygmalion de Julio Silva, devait au départ être ouverte sur le jardin des Halles, mais un 4è côté a été construit pour des impératifs commerciaux. Au dessus du Forum, de petits pavillons de verre et d'acier, sortes de 'folies' en parasol continuent le jardin et viennent le faire mourir dans la ville" (ingénieurs Jean Willerval et Jean Prouvé).
Musée de l'holographie, Forum niveau -1, n° 15 à 21 (désormais seulement sur internet www et en exposition)
(métro Châtelet-Les Halles) (le musée est désormais itinérant dans des expositions temporaires)
Développée depuis les années 1960 grâce à la maîtrise du laser, la technique de l'hologramme permet d'obtenir des images en trois dimensions. En effet, ce n'est pas l'image de l'objet qui est photographiée, mais la lumière qu'il renvoie lorsqu'il est éclairé par un laser. Les collections comprennaient des reproductions d'objets, des stéréogrammes donnant l'impression de bouger lorsqu'on se déplace, des hologrammes de grande dimension (sur le cosmos, la conquête spatiale, l'informatique, l'architecture, la terre, les femmes…) et des hologrammes représentant des œuvres des musées russes.
Pavillon des Arts, 101 rue Rambuteau (www)
(tél. 01 42 33 82 50)
Lieu d'expositions.
La place carrée et les équipements sous le jardin des Halles
(architecte Paul Chemetov, 1985)
L'architecte a créé une "ossature puissante et visible qui sécurise et puisse supporter l'énorme poids du jardin". Pour cela, il a utilisé des blocs de béton brut, des arc-boutants et des ogives néo-gothiques qui sont "comme un écho à l'église Saint-Eustache" voisine.
Cette grande rue souterraine dessert le Forum des Images (ex vidéothèque de Paris) (www), l'Auditorium des Halles, les multiples cinémas de Cité-ciné (www), une grande piscine située sous une serre tropicale et ouverte le soir. A droite devant l'entrée de la piscine, c'est ici que plusieurs groupes de hip-hop aujourd'hui reconnus ont commencé leurs entraînements.
Le jardin des Halles, rue Rambuteau, rue Berger
Le jardin couvre les vastes équipements de la place carrée situés en profondeur. Les allées bordées de tilleuls (en fleur fin juin) poursuivent les axes du quartier. La perspective devant l'église Saint-Eustache est dégagée par une place en forme de conque (de Louis Arretche) ornée d'une tête en pierre de Henri de Miller. Les dalles de la place dessinent un labyrinthe en trompe l'œil. Au sud, les arcades et les portiques couverts de végétation sont du sculpteur François-Xavier Lalanne. Près de la Bourse, quatre pyramides de verre couvrent une serre tropicale décorant la piscine. Tout autour, les fleurs des gradins sont seulement accessibles au regard. En revanche le jardin des Halles a été l'un des premiers où l'on pouvait s'allonger sur les pelouses.
Le jardin des Enfants est situé le long de la rue Rambuteau entre le Forum et Saint-Eustache. Achevé en 1986 par Claude Lalanne, il propose de plonger les enfants dans des espaces à leur dimension : le monde mou et sa piscine de balles bleus, le monde volcanique, le monde géométrique et sonore, la forêt tropicale etc.
Musée de l'Avocat, 25 rue du Jour
(métro Louvre-Rivoli) (tél : 01 47 83 50 03, ouvert sur RV sauf samedi dimanche)
L'élégant hôtel d'Antoine de la Porte date du 17è siècle. Ses caves présentent les collections de l'ordre des Avocats. Les documents évoquent de grands procès célèbres : celui de Marie-Antoinette, de Dreyfus, de Stavisky, d'Henriette Caillaux qui assassina le directeur du Figaro.
Eglise Saint-Eustache, place René Cassin
(métro Châtelet-Les Halles)
Construite de 1532 à 1667, sa structure élancée est restée gothique, mais la décoration de l'intérieur est Renaissance et la façade est classique. Bâti en l'honneur d'Eustache, l'édifice a remplacé une ancienne chapelle du 12è siècle. Saint Eustache fut martyrisé au 2è siècle à Rome : sa conversion serait due à la rencontre d'un cerf miraculeux et il est aujourd'hui le patron des chasseurs. Le plan, les principes d'architecture, le système d'équilibre des voûtes sont donc gothiques : les traces les plus visibles sont les arcs-boutants, le portail et les tourelles d'escaliers que l'on voit depuis l'impasse Saint-Eustache au nord. En revanche la façade recomposée au 18è siècle est d'un style classique. On amputa alors l'église de la première travée. A l'intérieur, la structure gothique disparaît sous le vocabulaire Renaissance des pilastres et des colonnes. Devenue Temple de l'Agriculture pendant la Révolution, l'église fut rouverte en 1803, brûla en 1840 et fut restaurée par Victor Baltard, l'architecte des pavillons voisins.
Crypte Sainte-Agnès.
La chapelle Sainte-Agnès était située au chevet de l'église Saint-Eustache. Il reste aujourd'hui une porte surmontée d'un blason figurant un poisson. Il rappelle la fortune faite par un marchand au 13è siècle grâce à la vente de poissons aux Halles. Philippe Auguste devait de l'argent à Jean Allais. Alors que le roi partait en croisade, le marchand obtint l'autorisation de percevoir un denier sur chaque panier de poisson vendu. Devenu riche et pris de remords, il fit construire la chapelle Sainte-Agnès, rasée au 16è siècle lors de la construction de Sainte-Eustache. Nettoyés depuis 20 ans, ses sous-sols ont révélé d'anciennes décorations remployées dans les murs de l'église.
Devant l'église Sainte-Eustache repose une tête en pierre de Henri de Miller ("Ecoute", 1986). Le sculpteur est également auteur du cadran solaire du jardin.
(Au fond du jardin, c'est la Bourse du Commerce...)
Bourse du commerce, rue de Viarmes (www)
(métro Châtelet-Les Halles) (tél. 01 45 08 39 44, ouvert 9.00-18.00 sauf samedi et dimanche)
A cet emplacement se dressèrent d'abord deux belles demeures : l'hôtel de Nesles où mourut Blanche de Castille en 1252, et où habitèrent Jean de Luxembourg, puis Louis, duc d'Orléans assassiné par Jean sans Peur. En 1572, Catherine de Médicis se fit édifier un magnifique hôtel. Il n'en reste qu'une grande colonne astrologique que la reine aurait fait édifier pour son astrologue. Le cabinet supérieur, dont les angles marquent chaque point cardinal, était recouvert d'une verrière détruite aujourd'hui. En 1750, lors de la destruction de l'hôtel, la colonne fut vendue à la Ville de Paris, qui y installa une fontaine et un cadran solaire. En 1768, le prévôt des marchands de Viarmes fit construire une halle au blé en bois. Lorsqu'elle brûla, on confia la reconstruction de la coupole à Bélanger qui avait proposé un projet en fer forgé. En 1811 ce fut l'une des premières utilisations du fer, incombustible et plus résistant. L'architecte Bélanger fut associé à deux ingénieurs (Rondelet et Brunet), ce qui était nouveau également. Remaniée à la fin du 19è siècle, la Bourse du Commerce présente aujourd'hui une façade à colonnes un peu solennelle du côté de la rue circulaire de Viarmes. L'intérieur est remarquable par sa vaste coupole et un escalier double en fer forgé du 18è siècle.
15- Galerie Véro-Dodat, 19 rue Jean-Jacques Rousseau, 2 rue du Bouloi.
Ouvert en 1826 par deux charcutiers parisiens, le passage couvert de Véro et de Dodat eut beaucoup de succès grâce notamment à la proximité de Messageries d'où partaient des diligences vers toute l'Europe. Celles-ci devaient cependant progressivement disparaître en raison du développement des chemins de fer. Son luxueux décor Restauration est restée intact.
Associations du 1er
Mairie du 1er
Jean-François Legaret (DVD), 4 place du Louvre, 75 042 Paris cedex 01, Métro Louvre, tel : 01 44 50 75 01